Hurricanum céleste / Machine arcanique

Parmi les nombreuses figurines qui rentrent actuellement dans mes listes d’armée impériales, il n’y avait guère plus qu’un seul grand absent à signaler : l’Hurricanum céleste (ou Machine arcanique, dans 9e Age). C’est une pièce que je trouve remarquable par sa richesse de détails. Par un beau jour de février, j’ai pris le taureau par les cornes…


 

La question de la couleur

Au-delà de la technique, ma grosse interrogation résidait dans le choix de couleurs à adopter, en particulier pour peindre les éléments de châssis. Ma première idée – celle « de la continuité » – était de reprendre les couleurs

Cette solution me convainquait moyennement, pour plusieurs raisons. Entre autres :

  • Mon thème à base de noir, métal et violet est naturellement sombre. Je suis dans une période où je veux essayer d’apporter de la clarté à ma peinture.
  • L’Hurricanum est une machine pétillante de magie, mystique. Il faut lui donner un brin de folie et d’imprévisibilité pour mettre en valeur ce qu’elle est.

Soyons fous, tentons autre chose. Après pas mal de réflexion et hésitations, j’ai décidé d’inclure le bleu dans cette section de « In Vino Veritas ». Et pas n’importe quel bleu : du turquoise.

Le bleu est une couleur qu’on associe naturellement à la magie, à l’énergie. C’est la couleur des lumières intenses et chaudes (éclairs, étoiles). Le turquoise renvoie également à l’océan, à une forme de pureté. Éclairci jusqu’au blanc, il peut paraître très lumineux. C’est donc la couleur que j’ai choisi pour peindre la plupart des éléments que je veux « magiques », tels les runes et les symboles astrologiques.

Les runes sont peintes de manière à ce que la lumière vienne du centre, comme une sorte de concentration magique. Le Baharroth blue (GW) amené au blanc progressivement est très lumineux.

Peindre le châssis en violet m’a paru tout à fait approprié. D’un part, c’est la couleur que j’utilise pour cette armée depuis le début, et elle l’identifie. Par ailleurs, je violet a depuis longtemps une signification magique : d’abord associé au pouvoir en raison de sa rareté, le pigment violet a ensuite servi à l’image de la royauté, de l’église, puis plus récemment à la magie et au surnaturel (c’est la couleur de l’améthyste). Comme quoi on peut justifier n’importe comment un choix de couleur. 

Les quelques éléments de bois, souvent à l’ombre ou à l’intérieur du véhicule, on été peints en brun sombre et éclaircis par divers brossages à sec.

J’utilise habituellement le Khorne red comme couleur secondaire. Exceptionnellement, j’ai plutôt employé du Mephiston red afin de donner davantage de saturation à mes rouges : nous parlons bien d’un véhicule magique !

La profusion des détails

L’Hurricanum propose une foule de petits accessoires facultatifs : flambeaux, télescopes, machines de mesure étranges… J’ai fait le choix de limiter leur nombre pour ne pas surcharger le véhicule.

 

Le véhicule possède des tas de détails et de pièces accessoires. Dommage qu’on ne puisse voir certaines, bien cachées à l’intérieur !

Les runes de l’emplacement du sorcier sont éclaircies en progressant vers l’intérieur du cercle, afin de simuler une confluence magique. J’ai ajouté du vert clair (Gauss blaster green) en couleur magique secondaire, histoire de varier.

Les épées du châssis luisent comme si la magie les imprégnait. J’ai réalisé cette lumière avec un glacis de bleu très clair et de blanc, mais ce n’est peut-être pas la méthode appropriée. L’effet n’est pas hyper saisissant.

Le héros divinateur

La boîte de l’Hurricanum offre la possibilité de créer un héros sorcier pouvant être adjoint au véhicule (utilisé comme monture) ou placé à part sur un petit socle carré (dans un régiment). Celui-ci peut être monté en tant que mage de la lumière ou mage divinateur – j’ai choisi la deuxième option.

L’idée directrice était d’en faire un mage soumis aux courants magiques qui tournoient autour du véhicule, qu’ils donnent le sentiment de le posséder, qu’il soit un médium qui les redistribue. J’ai fait en sorte que sa sphère de divination ressemble à une petite planète nuageuse de la taille d’une paume, comme s’il possédait un don d’omniscience. Les quelques runes qui parcourent le pourtour inférieur de son vêtement et de son espèce de collerette (qui en jette vachement grave) répondent aux symboles du véhicule.

Je voyais également la fiole à sa ceinture émettre une lumière propre, un peu comme une bioluminescence. Je ne l’ai pas exécuté après avoir un peu raté le regard du mage qui, hélas, tient du eye liner à la truelle. Avec ceci, la réalisation me satisfait moyennement. Le drapé n’est pas vilain, loin de là. Les couleurs me paraissent judicieuses (le noir, pour un sorcier, c’est la classe). Mais c’était mieux dans ma tête.

 

L’astrolabe

Pour information, un astrolabe est un outil astronomique ancien de la fin du Moyen Age représentant les astres autour de leur centre de gravitation, pouvant permettre de mesurer la hauteur des astres lointains en fonction de la position des étoiles et du soleil (à gauche, une version « oeuvre d’art » moderne). On peut librement imaginer ce que l’on pourrait faire avec la version « grandeur nature » d’un Hurricanum. Pour ma part, j’imagine que c’est une sorte de « paratonnerre » qui capte les courants magiques et les redistribue.

C’est le genre d’élément où il faut se faire plaisir. Bien qu’on connaissait l’existence de certains astres au Moyen Age, je suppose que l’on avait aucune idée de leur couleur réelle. En vérité, les atmosphères des planètes serait (pour ce qu’on en sait) relativement diversifiées en fonction de leur composition, de leur température et de leur dynamisme. C’est pourquoi j’ai imaginé un peu n’importe quoi.

Les crêtes solaires qui ornent le pourtour ont été traités de la même manière que le soleil, en partant de Thousand sons blue pour aller au Gauss blaster green. Cela renforce l’idée d’une confluence magique tournoyante autour d’un centre.

Le soleil au milieu de l’astrolabe est censé être contenu dans une sorte de cage métallique. Je l’ai volontairement retirée. Je trouvais dommage que ce soleil soit complètement occulté par un espèce de grillage sans intérêt, qui plus est ornée de crânes (hors de propos).

 

Le socle

J’ai bien retenu la leçon du tank à vapeur. Pas question de faire un socle travaillé qui sera complètement masqué par la pièce.

Le véhicule en lui-même ne m’évoque pas un char de combat, mais plutôt une construction urbaine, à but de recherche, que l’on rechigne à envoyer sur le terrain. Ses roues ne sont pas adaptées au tout-terrains. C’est pourquoi j’ai voulu le poser sur une route pavée sans ostentation.

Il s’agit de petites plaques de green stuff découpées de manière un peu aléatoire et soigneusement posés sur le socle, puis légèrement martelées avec le bout d’un pinceau pour laisser apparaître des renfoncements et des bosses – qui simulent l’usure de la route après maints passages de charrettes. Un petit relief de milliput permet de simuler une route construite un peu avec les moyens de l’époque, pas forcément terrassée au millimètre près.

J’ai peint cette route en gris, choix critiquable. Le tout est complété d’une paire de touffes d’herbe toutes faites (Greenstuffworld). On notera le cheval placé de manière à en piétiner l’une.

 

Autocritique

Si l’ensemble est satisfaisant et a de la personnalité, certains éléments de ma réalisation laissent à désirer. Mon métal manque de contraste. Mes éclairages demeurent parfois un peu brouillons. Du côté des ratés, je citerai les yeux brillants de mon magicien. J’ai laissé tomber après avoir recommencé trois ou quatre fois. Il y a ici quelque chose que je ne maîtrise pas encore. Je ferai mieux la prochaine fois !

Je regrette que de nombreux symboles « Karl Franz » et « Sigmar » parcourent le véhicule, car ceci l’encre beaucoup dans l’univers (défunt) de Warhammer Fantasy Battle. Il conviendrait très bien à d’autres univers tout aussi sympas (et encore en vie). De même, les nombreux crânes et marteaux qui ornent la carrosserie me paraissent en dehors de l’idée que je me fais de cette figurine, objet d’observation et de magie, et non pas de guerre.

Ne regardez pas les yeux de près, ça pique ! Par contre, la sphère de divination, nébuleuse, est sympa.

 

Résumé : les couleurs

Chassis /
armure chevaux / vêtements
Naggaroth Night Druchii violet (GW)Xereus purpleGenestealer purple
Magie / vêtements Thousand sons blue (GW) Ahriman blue (GW)Baharroth blue (GW)
Magie (secondaire)
Métal principal Screaming bell (GW) Reikland fleshshade (GW)Hashut copper (GW)Sycorax bronze (GW)
Métal secondaire Balthasar gold (GW) Sycorax bronze (GW) ou Gehenna's gold (GW)
Bois Rhinox hide (GW) Mournfang Brown GWSkrag Brown (GW)

 

2 Responses

  1. Salut, j’ai parcourus pendant 1mois environ ton blog sur l’hurricanum.
    Ton char est tout simplement magnifique et m’a inspiré tout au long des mes heures de peinture.
    J’aurai aimé discuter avec toi de ton hurricanum et te montrer également le résultat du mien,qui a un superbe modèle

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