Diorama : le duel

Dans la suite de mes 10 Chainrasps, je voulais pour novembre peindre un détachement de Grimghast reapers aux couleurs plutôt sympas. Alors que j’en étais arrivé au troisième, une idée m’est venue de manière un peu fortuite. En plaçant deux spectres l’un à côté de l’autre, j’ai remarqué une symétrie dans leur mouvement. Mes deux spectres regardent vers leur gauche. En les plaçant l’un en face de l’autre, on a l’impression qu’ils se jaugent et tournent l’un autour de l’eau. Et là, c’est le drame ! J’ai eu (un peu comme une vision) toute une idée de composition autour d’un duel entre les deux spectres, avec un jeu de concentricité et de symétries.

La composition

Les duels, en fait, ce sont souvent des oppositions de style (fort contre fiable ; humain contre orc ; blanc contre noir…) puisque l’on veut que les antagonistes et les contrastes s’affrontent. J’ai un peu pris le truc à contre-pied en privilégiant l’homogénéité et la cohérence absolue. Mes deux spectres, au mouvement près, sont identiques. Dans ce diorama, jusqu’au moindre caillou tout élément structurel a été en symétrie autour de l’axe central.

A la manière d’un « cercle de pouvoir », je voulais que le duel soit encadré par des pierres enfoncées en cercle dans le sol. En définitive, j’ai tracé plusieurs cercles concentriques pour accueillir des graviers, les plus gros à l’extérieur et les plus petits vers l’intérieur. J’ai poussé le vice jusqu’à choisir mes cailloux en ne gardant que ceux globalement rectangulaires, et qui peuvent donc décrire une direction (la plupart ont même une sorte d’orientation qui fait pointer une  face dans un sens plutôt que dans l’autre).

J’aurais voulu réaliser une structure de tournoiement, un peu à la manière des spectres virevoltant autour de Nagash (mais en moins cher). Je voulais qu’en bordure du cercle extérieur, des grands panaches de neige se soulèvent du sol et donnent une formidable impression de mouvement à la scène. J’ai hélas reculé devant la difficulté technique.

A la place, j’ai voulu ajouter des zones de glace au sol, qui laissent penser que les spectres, en combattant, ont soulevé de la neige. Cette neige déplacée s’est accumulée en deux bonnes congères (de carton plume) qui ressemblent à de petites dunes.

Pour habiller la scène, je voulais ajouter quelques éléments décoratifs évoquant la mort. D’une part, j’ai eu recours à des éléments de décor (différents mais équivalents) qui évoquent un temple chaotique, avec des écritures étranges et des glyphes, que je me suis procurés chez Minisocles. Ils jouent un rôle narratif, puisqu’ils peuvent faire office de sépulture à mes deux spectres, aussi un rôle structurel, puisqu’ils soutiennent chacun une congère de neige. Les éléments du temple sont censés être situés dans une jungle épaisse, avec beaucoup de mousse et des lianes – ce n’était pas un problème en soi. J’ai traité la mousse pour qu’elle paraisse givrée, et avoir un peu de végétation sèche et gelée ajoute au contraire du corps à la scène.

D’autre part, j’ai été fouiller dans mes rabiots de quoi décrire un ancien champ de bataille. J’ai sélectionné des objets avec têtes de mort et des armes. Il fallait bien entendu, symétrie oblige, que ces objets se répondent par paires. D’un côté, un crâne dans un casque (Freeguild Greatswords), une épée elfique (Archers elfes) et un tête de hallebarde (Demigriffons de l’Empire). De l’autre, un couvre-chef en feutre (Milice de l’Empire) ; une épée (Freeguild Greatswords) et un bouclier à tête de mort et ruban (Demigriffons de l’Empire).

 

Empêtré dans la neige…

La neige m’a posé quelques problèmes. N’ayant jamais tenté d’en appliquer sur un socle, j’ai acheté un peu au hasard un produit de chez Green stuff world, la « Neige poudreuse réaliste L ». Ce produit a l’avantage de posséder des particules brillantes qui réfléchissent localement la lumière, ce qui donne un éclat réaliste réussi. Cependant, les « grains » de neige sont très gros. Si c’était à refaire, je prendrais la « Neige poudreuse », plus fine, ou une autre gamme.

Côté application, j’ai préparé ma neige en mélangeant des grains avec de la colle PVA diluée dans de l’eau. Le dosage de l’eau est plus important que je le pensais : après un premier passage, où j’ai largement trempé ma colle, le rendu du terrain était plutôt « bosselé », comme de la neige tassée que l’on a piétinée, plutôt qu’une belle poudreuse bien éparse. J’ai corrigé le tir en appliquant sur l’ensemble une couche de colle diluée sur laquelle j’ai saupoudré la neige plutôt que de l’incorporer directement dans la mixture : le rendu paraît beaucoup plus aéré.

Peindre la glace était difficile. En effet, il fallait que je parvienne à donné un rendu « gelé » sur une surface complètement lisse, ce qui relève du dessin. Or, je ne sais pas dessiner. Du tout. J’ai donc prémâché le travail en traçant au scalpel, dans le carton plume du socle, les craquelures sombres de la glace. Le peinture bleu sombre, bien diluée à l’eau, pouvait donc couler dans ces fentes et les imprégner. Le reste de la peinture est un dégradé progressif autour de ces fentes en forçant évidemment sur l’étendue du blanc.

 

Une marge de progression

Pour faire ma critique (sevère mais juste), je dirais que le rendu est bien trop statique en comparaison à ce que j’aurais voulu. La concentricité n’est pas assez dynamique, elle n’impulse pas un mouvement. A la refléxion, certainement qu’un mouvement de spirale aurait été plus pertinent ici. Je sens qu’il y a bien mieux à faire du côté de la neige. La prochaine fois, j’essaierai un grain plus fin.

Je vais quand même soumettre ce petit projet au concours mensuel du magasin Games Workshop local, sur la thématique du duel 😉

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